NOTRE PAROLE: REGARDE MOI BIEN - Moove
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NOTRE PAROLE: REGARDE MOI BIEN

By Joel Dembe

Au début, j’étais sceptique. Encore un gadget coûteux et surmédiatisé, non? J’étais certain qu’il allait me distraire. Ou que je n’utiliserais pas les fonctions « de pointe » astucieusement annoncées par l’équipe marketing d’Apple. Plus important encore, en tant que personne se déplaçant en fauteuil roulant, je n’étais pas sûr que ces fonctions me conviendraient. J’avais tort.

Après deux semaines d’utilisation non-stop, je peux dire sans hésiter qu’il s’agit d’un achat indispensable pour tous les niveaux d’aptitude, en particulier pour les utilisateurs actifs de fauteuils roulants comme moi.

Comme pour beaucoup d’autres, le COVID-19 a perturbé tout mon programme de remise en forme. Les gyms étaient fermés, les sports récréatifs en fauteuil roulant étaient interdits et, pour une raison quelconque, je n’étais pas motivé à utiliser mon vélo à main ou à pousser mon fauteuil à l’extérieur autant que je le faisais habituellement. En fait, j’ai cessé de bouger et j’ai perdu ma motivation.

Cependant, dès que j’ai mis la main (ou devrais-je dire le poignet?) sur l’Apple Watch et que j’ai activé le « mode fauteuil roulant », tout a changé. Voici mon voyage de deux semaines :

Jour 1 : Je reçois des rappels toutes les heures de bouger mon fauteuil roulant. « C’est le temps de roulé! » s’affiche sur la montre. Je sors. Je pousse mon fauteuil pendant quelques minutes. J’entends un son carillon; c’est une récompense virtuelle pour avoir accompli une tâche. Une autre notification s’affiche pour m’indiquer que je suis à 260 calories actives afin d’atteindre mon objectif quotidien. C’est intéressant.

Jour 3 : J’arrive à la maison après une poussée de cinq minutes à l’extérieur. La montre me dit de me laver les mains. C’est un bon rappel! Mais je le fais pendant exactement 20 secondes, jusqu’à ce que le compte à rebours automatique sonne « terminé ». Je reçois une autre récompense.

Jour 6 : J’ouvre l’application d’entraînement de la montre et je sélectionne  » poussée extérieure, rythme de course « . J’écoute une playlist d’entraînement synchronisée entre la montre et mes AirPods. Je fais le tour de mon quartier. La montre me dit que j’ai brûlé 20 calories. Je continue. Je pousse plus fort. 50 calories, puis 75. Après 30 minutes, un anneau animé se ferme sur la montre. Je dois encore fermer deux autres anneaux pour atteindre mon objectif d’activité quotidienne. Je suis motivé par cette récompense.

Jour 8 : Une autre séance d’entraînement. Une autre récompense. Un message texte s’affiche sur la montre. Je demande à Siri (l’assistant virtuel de la montre) de lire le message à voix haute. C’est ma femme. Je réponds en utilisant uniquement ma voix. Je n’ai pas cessé de rouler et pourtant le message que je lui envoie est parfaitement exact. Je n’ai plus à manipuler mon iPhone pendant que je pousse. C’est sans faille. Alors, je continue. Mais maintenant, je me sens comme la version fauteuil roulant de Dick Tracy.

Jour 9 : J’ai eu une longue journée de travail. Je reçois une notification m’indiquant que je dois respirer. L’Apple Watch commence à afficher un exercice de respiration animé. J’inspire lentement, puis j’expire alors que l’animation se réduit. Une minute plus tard, je me sens mieux. J’entends un carillon; une récompense pour avoir respiré. Ensuite, j’utilise l’application Oxygène sanguin de la montre pour la première fois. Je suis à 98 pour cent. Je me demande ce qu’il en est des deux pour cent restants. Mon cœur s’emballe à nouveau. Je panique. Est-ce que je vais bien? Je demande à Siri. Siri me répond que je vais bien. Mais je devrais refaire cet exercice de respiration, je me dis. J’entends un carillon. Encore une fois récompensé.

Jour 11 : Il se fait tard. La montre vibre. C’est l’heure de se coucher. Je garde la montre allumée pendant mon sommeil. Elle me surveille toute la nuit. C’est maintenant le matin. Au lieu d’une alarme bruyante, je reçois une légère « tape » sur mon poignet, qui me réveille à 6 h 30. C’était agréable. La montre m’indique que j’ai dormi un peu moins de sept heures, dont trois dans un état de sommeil profond. L’Apple Watch me dit que j’ai besoin de plus de sommeil.

Jour 13 : Ma femme et moi finissons de transformer notre garage en salle de sport. Mon vélo à main est maintenant monté sur un vélo d’intérieur. En tandem avec l’Apple Watch, j’ai créé une version accessible du Peloton. Je surveille maintenant plusieurs séances d’entraînement. Je suis synchronisé avec le club d’entraînement Nike. Je participe maintenant à des cours de fitness en ligne. Je relève des défis contre d’autres utilisateurs d’Apple Watch en fauteuil roulant. Je suis plus que motivé.

Jour 14 : Je regarde un résumé des données que l’Apple Watch a recueillies. Elle suit tout, du volume expiratoire forcé à la distance totale de déplacement de mon fauteuil roulant. J’utilise moins mon iPhone. Je me fie davantage à Siri. Apple m’a rendu complètement accro. Je suis obsédé par mes progrès. Obsédé par les récompenses quotidiennes et les récompenses extensibles. Obsédé par la fermeture de ces anneaux d’activité. Obsédé par la compétition avec mes amis.

 

Je veux écrire beaucoup, beaucoup plus. Mais j’entends un carillon. « Il est temps de rouler ! »

En effet, c’est le cas.

 

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